[et_pb_section fb_built=”1″ _builder_version=”3.0.47″][et_pb_row _builder_version=”3.0.105″ background_size=”initial” background_position=”top_left” background_repeat=”repeat”][et_pb_column type=”4_4″ _builder_version=”3.0.47″ parallax=”off” parallax_method=”on”][et_pb_text _builder_version=”3.12.2″]
Sainte-Marie de Madiran, une église typique de l’époque romane.
À l’intérieur de l’église Sainte-Marie de Madiran, la nef sans bas-côtés est typique des églises gasconnes et du style roman. Ce volume unique témoigne d’une volonté d’unifier la communauté autour d’une cérémonie sobre et chaleureuse. L’absence de contrefort extérieur indiquerait qu’elle n’a jamais été voûtée. Cependant certaines sources évoquent un incendie volontaire de l’église Saint-Marie de Madiran par les huguenots au cour duquel la voûte se serait effondrée. On y voit aujourd’hui un plafond haut à caissons. Comme le veut le style roman, les fenêtres sont petites afin de ne pas fragiliser la structure.
De part et d’autre de la nef se trouvaient deux chapelles, dont seule reste la chapelle Saint-Benoît. Plus basse que la nef elle était probablement présente dans l’église primitive. Sa voûte en cul-de-four est représentative de l’architecture romane, tandis que sa décoration constituée de motifs géométriques, végétaux et d’oiseaux en font une œuvre d’exception.
Le chœur contient 9 arcatures et demi ornées de rosaces, de tores, d’entrelacs et d’autres motifs typiquement romans. La sculpture romane, plus symbolique que réaliste, offre des chapiteaux historiés ou ornés de motifs végétaux. Ceux de l’église Sainte-Marie de Madiran évoquent l’archange Saint-Michel, protecteur de l’Église catholique ou encore de Capricorne, mi-homme mi-animal représentant la recherche de la connaissance, la conversion d’un être terrestre en être spirituel.
Sainte-Marie de Madiran, une église unique.
L’église Sainte-Marie de Madiran à plusieurs spécificités. Tout d’abord elle est la seule église du département à posséder une crypte souterraine. Probablement d’époque préromane elle a la forme carrée des premiers martyrium. On y trouve deux chapiteaux ornés, l’un de feuilles d’acanthe, l’autre est peut-être d’origine carolingienne. Ce dernier élément donnerait un indice sur la date de construction de l’église primitive.
Le bénitier est également une pièce unique avec son corbeau tenant dans son bec un pain… Bien loin de la fable de La Fontaine, il représente la parole de Dieu qui ordonne aux oiseaux de nourrir les saints. A côté, se trouve l’emblème de Saint-Benoît, un bâton et un calice avec des serpents.
L’église Sainte-Marie au cœur de l’histoire de Madiran
Dans l’acte de restauration du monastère, datant du XIe siècle, on peut lire « Sancius bâtit une église encore plus belle que l’ancienne ». Une église préexistait donc à celle construite en 1030 par le prieur Sancius, un noble fortuné et pieu venu d’Espagne et apparenté aux comtes de Bigorre.
L’église actuelle est commandée par le prieur qui lui succède, Guillaume Par. Construite entre 1030 et 1080, elle est dotée d’une nouvelle nef et d’un chœur agrandit, le tout surélevé. La voûte de la crypte est également rénovée, comme en témoignent les marques de tâcherons. Ces tailleurs de pierre payés à la tâche, donc à la pierre taillée, gravent leur marque personnelle sur les blocs afin d’être rémunérés. Les marques présentes sur la voûte de la crypte sont identiques à celles du chœur.
Jusqu’aux guerres de religion, le monastère vit paisiblement, suivant la règle de Saint-Benoît, pourvoyant à ses besoins grâce à un potager, un jardin de simples et au prélèvement de la dîme. Il développe la culture viticole sur les terres de son domaine.
La guerre de cent ans (1337-1453) puis les guerres de religion (2ème moitié du XVIe siècle) entre catholiques et protestants ont profondément marqué la Bigorre et le Béarn. Les protestants, appelés huguenots, auraient dévasté les églises et monastères sous la direction de Jeanne d’Albret et de son bras armé le comte de Montgomery. L’église Saint-Marie de Madiran en aurait gardé pour séquelles des pierres brûlées, rouges, sur le mur extérieur de la chapelle Saint-Benoît.
À la Révolution, l’église Sainte-Marie de Madiran devient « bien national » et sert aux réunions publiques. En 1799, l’église est dans un piteux état, le mobilier liturgique a été retiré, le lambris et la toiture menacent de s’effondrer et les ornements ont disparus.
Par la suite l’église Sainte-Marie de Madiran est régulièrement rénovée, en 1897, puis 1902, 1912 et 2000 grâce à des subventions des Monuments Historiques (ministère de l’instruction publique et des beaux-arts), du département, des levées d’impôts exceptionnels et des souscriptions.
L’église Sainte-Marie de Madiran, classée au titre des Monuments Historiques en 1996, est un édifice exceptionnel, riche d’une architecture et de sculptures typiquement romanes et unique par la présence d’une crypte-martyrium.
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]